Restez chez vous (même si l’histoire d’une vie sauvée toutes les huit minutes à Paris en respectant le confinement est une des nombreuses bidonnades de stagiaire communicant(e) qui pullulent dans le ouaibe et à la télé depuis 4 semaines qu’on est encouragés à garder nos postillons pour nous sauf dérogation justifiée, à éviter d’aller choper les virus des autres sauf nécessité professionnelle, et à se comporter pas plus stupidinfantilement que d’hab´en général, et moins crétinodébilement que d’hab’ pour dépenser l’argent ou le crédit qu’on a encore), même, voire surtout à l’heure de l’apéro, de toute façon tous les bistrots sont fermés, et un bon Spritz maison avec des olives fréquentables vous coûtera le quart du prix d’un moins convaincant sur une terrasse potable, n’en déplaise aux tristus et tristussettes parisien(ne)s qui piaillent que la garriguette de confinement est hors de prix, que les asperges sont inabordables, et qu’on ne trouve que des tomates industrielles au prix des fleurs de courgettes sur leur marché de Provence habituel à Pâques.
Et si vous voulez/devez vraiment sortir, ne perdez pas votre temps et celui des autres (si on meurt, on perd vraiment beaucoup du temps qu’on avait gagné à la course des spermatozoides) à négocier pour ou contre le port du masque, sur la meilleure manière de l’accrocher sans se mettre de virus dans l’oreille (déjà blindée de saletés), ou sur les différences de moyens et d’objectifs entre le port conseillé du masque de petite protection dans la vie courante hors de chez soi, et le port évidemment impératif d’un masque aussi stérile que possible et aussi protecteur que possible en milieu hospitalier, sanitaire, sécuritaire, ou professionnel, sortez responsable e basta cosi.
Et, après avoir passé un bon Vendredi Saint de télétravail plus ou moins cool, glandouille plus ou moins habituelle ou forcée, ou boulot à peu près normal ou de dingue qui ne s’arrêtera que quand tout ça sera derrière nous, après avoir profité d’un bon week-end de Pâques avec ou sans gigot de famille, chasse aux chocolats en bande organisée, bénédiction urbi et orbi à la télé, et film du dimanche soir, faites ce que vous voudrez, pourrez, ou devrez lundi, mais ne crachez pas d’avance sur le (discours du) Président, car qu’on l’aime ou moins, pour de bons ou moins bons motifs, et qu’on soit fan ou moins de ses blagounettes de potache tardif, de ses éléments de langage de stagiaire pistonné(e) d’agence de pub, ou de ses goûts vestimentaires, musicaux, footeux, ou touristiques, parfois assez hasardeux, voire désastreux, force est du lui reconnaître un talent pour les discours genre hommage aux morts solennels ou exposés émouvants sur le monde tel qu’il va (ou pas), et il a (retrouvé) de bonnes plumes (après quelques errements aussi lamentables qu’un twit de la porte parole du gouvernement).
Mais tout ça n’est pas une raison pour perdre le sens de l’humour, l’appétit, et globalement le bon sens de la vraie vie, sans lequel à quoi bon survivre à un virus chinois si c’est pour (continuer à) mourir d’ennui et de morositude à petit feu après le déconfinement ?
Nous tiendrons (même si on n’a plus de saucisse sèche italienne au fenouil …) !
RF – Paris, 9 avril 2020 #ConfinementVendrediSaint
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